Pour cette troisième édition, 48 équipes ont été formées. Chacune d’entre elles est constituée d’au moins 6 membres dont les compétences doivent se compléter. C’est ainsi que l’on trouve dans chaque groupe un expert contenu (histoire de l’art, conservation), un graphiste (design, illustration), un communicant (rédaction, community management), un développeur (code, ingénieur), un bricoleur (artisanat, mécanique) et enfin un spécialiste en interactions et usage (muséographie, médiation culturelle). A cela s’ajoute l’encadrement des équipes par des membres spécifiques de Museomix, à savoir les Sages et les Ingénieux. Les Sages et les Ingénieux sont des personnes, soit issues d’une édition précédente de Museomix, soit d’un TechLab ou d’un FabLab, qui donnent des indications, pointent des opportunités et créent des liens de mutualisation selon leurs propres compétences.
Le repas achevé, le café avalé, il convient aux 48 équipes de s’atteler à leur projet. Le temps court dans lequel s’inscrit Museomix impose des contraintes importantes mais favorise également la créativité. Habituellement, lorsqu’un musée développe un nouveau dispositif de médiation culturelle, il doit définir un cahier des charges, faire un appel d’offres, suivre un processus légal et administratif strict, être assujetti aux ressources humaines et financières. Cela n’a pas lieu lors de Museomix : tout est possible pourvu qu’on ait l’idée. Dans chaque musée, dans chaque équipe, pour chaque projet, « ça fuse, ça chauffe, ça partage, ça échange, ça discute, ça se dispute ! »
Les interrogations se (pour)suivent mais ne se ressemblent pas. Ainsi, le Musée de la civilisation de Québec se demande si « on a le droit de créer une expérience de pur loisir dans un musée ou doit-il toujours avoir un lien avec la science ? » En tout cas, les équipes sont motivées à « vouloir faire quelque chose de génial qui n’a jamais été fait avant ». Et, soudain, c’est l’accident : le cellule communication de Museomix se trouve privée d’accès à internet au Musée des arts décoratifs de Paris pendant plusieurs heures. Impossible de publier le premier récapitulatif, impossible d’assurer la présence sur les réseaux sociaux. La patience aura eu raison de ces difficultés, sans que cela n’affecte l’ensemble de Museomix et des équipes réparties sur le globe. Les ateliers techniques ne sont sollicités que pour éclaircir leurs potentialités, en attendant le Petit FabLab de Paris fabrique des goodies et des Dark Vador bleus.
A partir de 17h, les projets doivent être suffisamment avancés pour être décrits et expliqués aux Sages. Ces derniers ont comme mission d’aider, de recarder et d’encourager les équipes. Il s’agit de valider le projet et ses idées principales. Cette étape passée, chaque équipe doit réaliser une courte vidéo de présentation de son projet ainsi que la présentation générale du projet qui devra être publiée sur le site officiel de Museomix. Il s’agit pour les équipes de finaliser les lignes conductrices de leur projet pour l’officialiser. En effet, à partir de 19h, chaque équipe doit rendre un premier jet, en vidéo, qui sera diffusé sur la chaîne Youtube de Museomix. L’alcool commence à apparaître sur les bureaux, on invente même le hashtag aperomix à Nantes (y a-t-on mixé les vins ?). A 19h20, les museomixeurs de Nantes publient les premiers prototypes sur le site officiel avec les projets Abracadamix et Time Machine. Malgré son décalage horaire, Museomix Québec semble vouloir rattraper les équipes européennes.
Puis, toutes les équipes se retrouvent dans la salle commune, en réunion plénière. En une heure, avant le dîner, les équipes doivent présenter leur projet à leurs camarades museomixeurs. La journée s’achève sur cette réunion plénière et le dîner qui s’ensuit.
Une fois le dîner terminé, les équipes retournent travailler sur leur projet jusqu’à la fermeture du musée (minuit dans la plupart des musées).