Scénario utilisateur
En arrivant dans le hall du musée, le visiteur voit notre cabinet des mystères: un isoloir blanc de forme éclatée dont certaines faces sont composées de miroirs. Sur une de ses faces, un moniteur diffuse la vidéo qui lance les visiteurs dans la quête. http://www.youtube.com/watch?v=rfwNyAVbyTo
Dans cette vidéo, les trois objets à trouver dans le musée sont mis en scène. Le visiteur qui désire participer à cette quête est invité, grâce aux instructions sur le cabinet, à se présenter à l’accueil afin de recevoir un iPad. En ouvrant l’appareil, le visiteur:
– obtient les instructions pour faire sa recherche,
– peut revoir la vidéo,
– a accès à un outil de lecture de réalité augmentée,
– a accès à l’interface sur laquelle il inscrira les réponses trouvées.
Quand le visiteur, au fil de sa promenade, se trouvera devant le bon objet, il doit utiliser l’outil de réalité augmentée et il verra apparaître un nuage de mots parmi lesquels se trouve la réponse à inscrire dans l’interface. Quand le visiteur se trouve devant l’objet, il entend son histoire particulière à travers les écouteurs fournis avec la tablette. C’est en mettant en lien l’histoire racontée et les mots proposés que le visiteur pourra trouver le bon mot à inscrire dans l’interface. Si le mot proposé par l’utilisateur n’est pas le bon, rien ne se passera, mais s’il inscrit le bon mot, un crochet apparaît à gauche du mot. Quand les trois réponses seront complétées, une page apparaît à l’écran de la tablette électronique. On y invite le visiteur à se présenter à l’accueil où, en montrant cette page et en remettant l’iPad, il recevra une clé aimantée qui lui permettra d’ouvrir le cabinet des secrets et d’y entrer.
À l’intérieur du cabinet, le visiteur trouvera des cartons noirs posés sur les tablettes ainsi que des craies de couleur. Un environnement sonore composé de chuchotements et de murmures habite le cabinet. Le visiteur pourra écrire un secret et le déposer dans le cabinet, laissant ainsi sa trace au musée.
Intentions & Processes
Recette de L’Art du secret à la sauce rebelle
Dans un grand bol, combiner les idées suivantes: la stéganographie, la cryptographie, les livres à l’index, une quête, l’envie de jouer, des QR codes, de la réalité augmentée, une bande-annonce de cinéma, l’idée d’un cabinet des curiosités, de secrets, des objets étranges, de la détection de mouvements qui déclenchent lumière et sons, une envie de laisser sa trace, un désir de partage, une architecture particulière, l’utilisation des médias sociaux, du mystérieux, de l’aventure et de l’imagination. Mettre de côté et laisser lever quelques heures.
En attendant, commencer la sauce rebelle. Faire chauffer ensemble deux Marie, une Claire et une Chantal, ajouter trois A, une Alex, un Anis et une Annie, assaisonnez de Véronique et de Benoît et brassez avec une Josée jusqu’à ébullition. Laissez mijoter longuement. La sauce trouvera son goût après quelques heures, mais elle sera à son apogée après 41 heures.
Une fois que le premier mélange a bien levé, pétrir pour en retirer l’utopie et l’idéalisme. La phase de pétrissage, alimentée par des discussions sur la faisabilité, sur le temps et les ressources, laissera couler simplement ce qui fait rêver, mais qui est trop ambitieux. Gardez en tête ce qu’est un prototype tout au long de la réalisation de cette recette. Une fois le pétrissage terminé, vous obtiendrez une préparation contenant trois objets, une capsule vidéo, un cabinet des secrets, une application pour tablette numérique, de la réalité augmentée. Prenez quelques cuillerées de sauce, même si elle n’est pas terminée, et ajouter la à la préparation.
Abaisser la préparation sur la surface du musée, étendre une généreuse couche de sauce rebelle puis roulez à la manière d’une bûche de Noël. Découper en tranches, napper du reste de la sauce et servir une portion à la fois aux visiteurs.
Cette recette est idéale pour les muséophiles, mais elle est à son maximum pour le traitement des muséophobes *les visiteurs-sprinteurs et les visiteurs mono-exposition. Elle est sans danger, sans gluten, sans allergènes et peut être servie aussi souvent que nécessaire pour traiter ces étranges affections.
Outils et techniques
De notre partage est né une vidéo, une application pour tablette numérique, un cabinet des secrets.
La vidéo a été tournée avec une caméra Canon prêtée par le musée. Les images photo ont été prises avec une Pentax K-X. Pour filmer au ras du sol, la caméra était fixée sur un trépied et était tenue à l’envers. Quatre scènes ont donc dû être replacées à l’endroit à l’aide du logiciel Vega. Le montage a été fait sur deux plateformes: Vega et iMovie avant d’être déposée sur You Tube. La vidéo est également sauvegardée en .m4v afin d’être placée sur le player qui la fera jouer en boucle sur le moniteur du cabinet. La pièce musicale de la vidéo, Breathe, en téléchargement gratuit et dont les auteurs encouragent l’utilisation et la diffusion, est du groupe TwoThirds. La vidéo a été scénarisée avec les conseils de Manon Breton et le traitement des images s’est fait en partie avec l’aide de Denis Lachance.
Création du logo de l’équipe avec Illustrator.
L’application pour tablette numérique destinée aux utilisateurs a été créée avec Unity 3D et Vufolia, plugin de Qualcomm. Le design de l’application a été réalisé avec Illustrator et Photoshop. Elle est installée sur quatre iPads du musée qui sont prêtés aux visiteurs. Dans l’application, un lien envoie à la vidéo de départ: cette vidéo est déposée sur You Tube et nécessite donc une connexion internet afin de fonctionner. La narration présentée sur l’iPad lorsque les visiteurs visent l’objet avec l’outil de réalité augmentée a été enregistrée au studio du musée et exportée par Denis Lachance.
Le cabinet a été dessiné sur Sketchup. Il a été créé avec des panneaux de MDF peints en blanc et de miroir, les tablettes à l’intérieur sont en Plexiglas et des découpes de vinyle blanc et or sont appliqués en différents endroits. Ces découpes de vinyle sont utilisées pour les instructions et à des fins décoratives. Les mots et décorations ont été créées sur le logiciel Illustrator. Sur une des faces du cabinet, un moniteur de 13 pouces est inséré: ce moniteur est relié à un «player» qui tournera la vidéo du projet en boucle. Sur une des tablettes à l’intérieur du cabinet sera posé le matériel destiné à l’écriture des secrets que le public pourra laisser: papier noir et craies de couleur. Chacun des rectangles de papier est plié en trois sections, permettant d’écrire le secret soit à l’extérieur, soit à l’intérieur du papier. Le pliage fait en sorte que le papier se tient en triangle sur les tablettes. À l’intérieur du cabinet, une ambiance sonore, des chuchotements, est diffusée par un moniteur à l’aide d’un «player» qui diffuse le son en boucle. Cette ambiance sonore a été réalisée avec:
> bande sonore achetée sur iTunes : Compositeur: Terje Isungset, album : Ice Concerts, titre de la pièce: Inuit
Voici les instructions destinées aux utilisateurs:
Expérience
Points forts:
Le cabinet suscite la curiosité: des visiteurs aimeraient y entrer sans d’abord avoir fait la quête.
Notre prototype serait de nature à intéresser les adolescents qui restent peu au musée.
La quête amène le visiteur dans des endroits où il n’irait pas nécessairement a priori.
Le cabinet est visuellement beau.
Les gens qui ont complétés la quête sont très fiers de pouvoir entrer dans le cabinet et d’y laisser un secret.
Points faibles:
Le quête dépend de la connexion internet du iPad.
Si la coque de l’iPad cache l’objectif de la caméra, il est impossible d’utiliser la réalité augmentée.
L’utilisateur aimerait être plus pris par la main dans cette quête: ce qu’il y a à faire n’est pas toujours évident entre deux étapes et le nombre d’instructions est trop grand.
La vidéo n’est pas nécessairement perçue comme un réservoir d’indices: il serait intéressant de préciser en début de vidéo qu’il faut y remarquer les trois objets à chercher.
Les objets présentés dans la vidéo ne sont pas si faciles à trouver puisque leur éclairage est différent de celui qu’ils ont dans le musée.
Améliorations suggérées:
Offrir plus d’objets pour faire durer la quête plus longtemps;
Varier les moyens de découvrir les objets: QR codes (dont un est serait composé de cadres suspendus qui selon le point de vue devient un QR code), détection de mouvement à l’approche de l’objet.
Simplifier les instructions dans l’application et les répéter à chaque page ou à chaque étape.
Trouver le moyen de ne pas dépendre d’internet pendant la quête (la connexion se perd souvent).
Le son de la narration pour le premier objet est trop faible.
Lorsque le visiteur a trouvé un mot et l’inscrit dans l’interface pour débloquer les accès, le correcteur automatique devrait être désactivé; ce qui est inscrit dans le champ de saisie de la réponse ( Secret 1) devrait être pré-sélectionné afin que l’utilisateur n’ait pas à l’effacer avant d’entrer sa réponse; il faudrait inclure un message de mauvaise réponse ou à tout le moins une explication pour que l’utilisateur sache s’il a la bonne réponse ou non.
Il faut s’assurer que la vidéo est remise au début ou que Safari est fermé pour chaque nouvel utilisateur afin de s’assurer que l’ensemble de la vidéo est présentée et regardée.
Proposer l’application en téléchargement pour les utilisateurs qui voudraient utiliser leur propre outil. (Un visiteur a scanné avec son iPad personnel le QR code de l’affiche de Muséomix en croyant télécharger l’application de cette manière. Cette personne a également pointé sa caméra sur le cabinet en espérant qu’un élément de réalité augmentée apparaisse.)
Volet réalité augmentée: détecter les objets eux-mêmes au lieu des images déposées à côté d’eux.
Augmenter la taille de la police de caractère pour l’instruction au bas de la «loupe» pour viser les objets.
S’assurer que la coque des iPads ne cache pas la caméra.
L'équipe
Les Rebelles parallèles sont composés de Véronique Bertrand, en fabrication, Alexandra-Élisabeth Bérubé, spécialiste de contenu, Annie Côté aux communications, Josée Duhaime, facilitatrice, Benoît Duinat, spécialiste en codage, Marie-Claire Lagacé, médiatrice, Anis Ouerda graphiste et Marie-Chantal Pineau, experte du musée. Notre douce rébellion consiste à demander au visiteurs d’aller (presque) partout dans le musée.