Museomix, vers 2015 et au-delà

Museomix, vers 2015 et au-delà

Auteurs Samuel Bausson, Yves-Armel Martin, Christophe Monnet, Julien Dorra, Stéphanie Bacquere, Marie-Noéline Viguié, Pierre Saulay, Juliette Giraud, Claire Jouanneault Traduction Céline Cadieu

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Avec Museomix nous faisons l’expérience d’un musée ouvert où chacun a sa place, un musée qui évolue avec ceux qui le pratiquent, d’une communauté en réseau qui co-conçoit et qui partage. Nous souhaitons favoriser les collaborations interdisciplinaires, Expérimenter et montrer l’étendue des possibles en faisant, Encourager l’émergence d’idées nouvelles, Diffuser librement, Construire une communauté qui innove et qui prend soin d’elle même.

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Préserver et enrichir notre bien commun

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Ce que produit Museomix :

  • l’événement participe à la transformation des musées
  • il construit une communauté d’innovateurs culturels et favorise le développement de leurs compétences
  • il crée des expériences visiteur originales (prototypes, nouvelles postures, etc) et des usages pertinents des technologies
  • il produit des méthodologies, des retours d’évaluations, des briques technologiques et des contenus

Tout ceci constitue un bien commun qui alimente les communautés locales et est nourri par celles-ci. On pourrait le nommer : Museomix commons.

Chaque membre de Museomix bénéficie de ces commons et est invité à y contribuer.

Nous voulons affirmer que ces commons sont au coeur de notre modèle d’organisation et que nous devons tous mieux les enrichir, les préserver tout en les ouvrant au maximum.

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2/ Constat : un bien commun reconnu mais encore fragile

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En décidant, il y a deux ans, d’aider les communautés à faire leur propre édition Museomix, nous avons joué la carte de l’ouverture et de l’inclusion au maximum. Un nombre significatif de personnes nouvelles a rejoint la communauté avec enthousiasme.

Suite à cet élargissement, nous avons parfois un manque d’articulation et d’accompagnement des besoins et des initiatives des uns et des autres.

L’intégration des actions de chacun dans le bien commun n’est pas toujours assurée et la valeur de ce que nous produisons tous se disperse.

Ceux qui s’efforcent d’y contribuer, ou d’aider d’autres à le faire, finissent parfois par s’épuiser.

L’année dernière nous avons commencé à mettre en place des éléments de structuration (coordinatrice, 2 réunions des communautés, tableaux de bord des actions, parcelles et jardiniers, groupes de travail transversaux, recherches de partenaires etc…)

Nous constatons que cela n’est pas suffisant et que notre bien commun est fragile et volatile.

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3/ Objectif : mettre en place une organisation souple capable d’aider la communauté à “s’aider elle-même” et à renforcer son bien commun

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Accompagner, aider à profiter du bien commun

Nous voulons aider les personnes qui le souhaitent à se repérer, à s’orienter dans les ressources disponibles, à trouver leur place dans la communauté Museomix.

Enrichir et protéger le bien commun

Dans l’autre sens, nous voulons faire en sorte que les résultats produits par nos actions multiples soient réintégrés dans les commons pour le bénéfice de tous.

Favoriser la prise d’initiative

Des initiatives sont lancées, qui ont une adhérence plus ou moins forte avec Museomix. Soit elles élargissent le modèle Museomix lui-même, soit elles s’en inspirent, sans être un projet Museomix (reprise du format pour un autre domaine que les musées, industrialisation d’un prototype…). Toutes ces initiatives sont encouragées et bienvenues. Toutefois il faut que ce qui relève du projet Museomix (c’est à dire rentre dans son cadre et contribue directement aux Museomix Communs) soit clairement distingué de ce qui lui est extérieur. L’utilisation de la “marque” Museomix n’est possible que dans le premier cas.

Pour être en mesure d’atteindre ces objectifs, il faudra que la communauté se donne les moyens de :

1 – Intégrer une fonction de community management

Entendue au sens premier (animer, faciliter la communauté, au delà des réseaux sociaux) elle aidera les communautés émergentes ou constituées, répondra à leurs sollicitations, animera leur mise en réseau, les aidera à trouver des interlocuteurs ou à trouver la réponse à leurs questions.

2 – Intégrer une fonction de gérant du bien commun

Veillera à l’intégration des productions nouvelles dans le commons, les rendra cohérentes, étudiera et favorisera leur valorisation économique et publique, communiquera à leur sujet, protégera les commons (par exemple d’une exploitation sans réciprocité).

3 – Intégrer une fonction de développement

Elle identifiera de nouveaux besoins, aidera à la croissance de la communauté, veillera à la transformation permanente de Museomix, fera le lien avec les initiatives extérieures inspirées par ou associées à Museomix.

4 – Intégrer une fonction de gestion des ressources communes

Il s’agit de bien gérer les ressources qui portent les biens communs, qui les rendent possibles (aspects administratifs, coordination des programmes, mise à jour des contacts, site web, organisation pratique des rencontres physiques…). Son focus, plus structurel, est centré sur les ressources, les outils, les moyens…

Ces différentes fonctions seront portées par des personnes ou des groupes de personnes. Elles pourront être bénévoles, financées par des structures externes (employeurs…) ou par Museomix Association (sur un mode de prestation, défrayées, rémunérées par un système de bourse ou encore salariées) : c’est le modèle économique qu’il nous reste à imaginer et à mettre en place.

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4/ Savoir prendre des décisions pour libérer l’action

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Nous voulons réaffirmer qu’être membre de Museomix, c’est contribuer. Que faire c’est avoir raison par défaut… jusqu’à opposition contraire. Ainsi la nécessité de “valider” ne doit pas s’imposer à ceux qui font et contribuent au bien commun.

Redire aussi que la légitimité des avis vient de l’historique de contribution à Museomix.

Nous avons besoin de nous donner les moyens pour que cela soit possible dans les faits. Aujourd’hui nous fonctionnons avec un mode de consensus tacite qui émerge des échanges. Mais tout le monde ne s’exprime pas (et cela donne une voix prépondérante à ceux qui le font) ou parfois ce consensus n’émerge pas.

Nous voulons mettre en place une gouvernance plus adaptée.

Savoir “qui décide quoi” doit être plus clair et plus simple.

Les fondateurs

Les fondateurs engagent la marque Museomix en la mettant à disposition des communautés locales et des musées chaque année. Ils sont responsables de la finalité de Museomix en s’appuyant sur les valeurs originelles. Cette vision est formalisée dans les fondements et valeurs de Museomix

La décision au plus près de ceux qui font

Fidèle au principe de l’”actioncratie”, les personnes qui rempliront les rôles cités plus haut, qui sont dans le “faire” et référentes pour la communauté Museomix, auront la légitimité de toutes leurs actions et celle de prendre les décisions s’y rapportant lorsqu’il n’y a pas consensus.

L’agora, une instance d’aide à la décision

Certaines décisions ont un impact important pour développer ou protéger les communs. Certaines décisions peuvent s’avérer compliquées à prendre. Les porteurs de ces rôles pourront alors se retourner vers une assemblé qui réunira des personnes qui :

  • ont une expérience significative de Museomix,
  • contribuent au bien commun,
  • contribuent à une réflexion stratégique,
  • sont actifs dans la communauté

Ce groupe donnera mandat aux personnes ou groupes de personnes pour assurer les différentes fonctions autour des commons.

Elle nourrit leur réflexion, fournit une aide à la décision et favorise l’émergence d’un consensus fort.

Ce groupe est initialement constituée des fondateurs et de personnes agissant pour la communauté globale, ainsi que de personnes désignées par chacune descommunautés locales, ayant déjà organisé une édition Museomix.

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5/ Besoin d’un équilibre économique pérenne

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Si le modèle de financement a pu être trouvé par les organisations locales, les moyens nécessaires pour développer et pérenniser les Museomix Commons manquent.

Il nous faut trouver un source de financement stable pour assurer la durabilité des rôles “porteurs” sur le long terme et accélérer la mise en place d’outils/plateforme collaboratifs, de manière à faire grandir les commons en même temps que grandissent les communautés.

Sans être encore arrêtée, quelques pistes sont posées :

  • Une contribution financière et/ou une contribution concrète au fonctionnement du commun par les communautés bénéficiaires,
  • Une rémunération pour l’exploitation des communs par des tiers,
  • Des sources de financement complémentaires (formation, réponse à des appels à projets, projet financé par des tiers)
  • ….

Ces pistes seront approfondies et validées lors d’un atelier par l’agora dès lors qu’elle aura été constituée. Une fois ces règles validées nous pourront mettre en place le recrutement des 4 compétences.