Situé à Bourg-en-Bresse dans l’Ain, le monastère royal de Brou est un lieu de cultures audacieux depuis sa fondation au 16e siècle. Chef-d’œuvre du gothique flamboyant situé hors des sentiers battus, cet ensemble patrimonial aux multiples facettes réunit l’excellence d’un monument historique national et la richesse d’un musée des Beaux-Arts.
Fondé par amour il y a 500 ans par une figure féminine marquante du début de la Renaissance, Marguerite d’Autriche, le monastère est aujourd’hui un lieu culturel à part entière.
À la croisée des arts plastiques, visuels, littéraires, des arts de la scène, de la musique et de l’architecture, il donne vie à une programmation vivante et inattendue. Grâce à son musée et ses expositions temporaires audacieuses, son festival d’été éclectique et ses nombreux rendez-vous tout au long de l’année, le monastère royal de Brou est un lieu culturel dynamique et vivant. Cogéré par le Centre des Monuments nationaux et la Ville de Bourg-en-Bresse, il accueille près de 100 000 visiteurs chaque année.
Bourg-en-Bresse – Monastère royal de Brou
63 Boulevard de Brou
Bourg-en-Bresse
Horaires d'ouverture
9h-17h
Communauté
Terrains de jeu
Le monastère royal de Brou est le chef-d’œuvre d’une princesse d’exception, Marguerite d’Autriche. Elle y a donné une grande place aux femmes, qu’il s’agisse d’Eve, de la Vierge Marie ou de Marie Madeleine, mais aussi de nombreuses saintes et prophétesses. Le musée municipal porte de même un ADN féminin, le deuxième envoi de l’État en 1843 après achat au Salon du Louvre étant déjà une peinture d’Élisa Blondel. Les collections n’ont cessé dès lors de s’étoffer d’œuvres d’artistes femmes : Julie Duvidal, Rosalie Caron, Marie d’Orléans Félicie de Fauveau, Émilie Charmy, Judit Reigl, Geneviève Ase ou Joan Mitchell, pour n’en citer que quelques-unes. Les femmes sont également bien représentées en tant que sujets, explorant toutes les facettes de leurs personnalités et de leurs positions sociales. L'exposition "Voilé.e.s / dévoilé.e.s" avait exploré les modes de représentations de leurs corps. Comment le musée peut-il s'inscrire dans une démarche citoyenne et rendre aux femmes la place qu’elles méritent dans la société et l'histoire de l’art ?
Le parcours de visite du monastère royal de Brou présente des espaces intérieurs comme extérieurs (galerie superposées des cloîtres) : son architecture et ses vitraux articulent cette relation. Sa connexion au pré et au jardin était essentielle dans son fonctionnement (école d'horticulture fondée au XIXe siècle) et se poursuit. L’un des axes du projet de développement culturel et scientifique est la future requalification des abords et le fait de sortir davantage de ses murs. La programmation du centenaire de l’installation du musée à Brou en 2022-2023 a d’ailleurs suivi le fil conducteur de son évolution du lieu d’enfermement (cloître monastique, prison, hôpital…) au lieu culturel ouvert à toutes les formes d’art et à tous les publics. La façade se pare chaque été d'un spectacle de “mapping”, les cloîtres et le parc montrent un ensemble de sculptures monumentales dont certaines majeures (Richard Serra) ou récentes (Jérémy Gobé, Nicolas Daubanes). Comment également rendre davantage visible ce que renferme le monastère, pour le décloisonner toujours davantage et inviter tout un chacun à franchir ses portes ?
Le monastère n'attend pas seulement la Nuit des musées - chaque année en mai - pour ouvrir ses portes en nocturne. De nombreux évènements, notamment des concerts, permettent aux visiteurs, de parcourir ses espaces dans l’obscurité et d’en redécouvrir les ambiances magiques. Au gré des ombres projetées et des clairs-obscurs, le mystère du lieu s’exprime pleinement. À l’instar de la série de films “La Nuit au musée”, nous vous proposons ici de laisser libre cours à votre imagination : Que se passe–t-il la nuit, lorsque toutes les lumières sont éteintes et que les derniers visiteurs sont partis ?
Selon Léonard de Vinci, « les détails font la perfection, et la perfection n'est pas un détail ». Le monastère regorge de détails cachés invisibles à première vue, comme de multiples chimères dissimulées dans la dentelle de pierre des tombeaux. Le musée est également riche d’éléments qui suscitent de la curiosité et donnent leur sens aux collections exposées. Selon que le regard s'arrêtera sur tel ou tel aspect, se dévoileront de nouvelles lectures, provoquant des émotions artistiques inédites. Comment donner à voir autrement les œuvres, en favorisant une approche sensible ?
L’amour, la foi et l'art peuvent vaincre la mort, semble nous dire la fondation funéraire de Brou, à l’initiative d’une princesse pour habiter le tombeau de son défunt mari. L’amour est également omniprésent dans les collections du musée, qu’il s’agisse de passions “à la vie à la mort” (l'Ariane de Clésinger, retrouvant l'amour auprès de Bacchus, Mathilde nourrissant un amour impossible pour Malek Adhel en plein guerre de croisade, ou Cléopâtre se donnant la mort après celle de Marc-Antoine, Pyrame et Thisbé – préfiguration de Roméo et Juliette – Peau d’âne…), d’attachement amical ou familial (Vierges à l’Enfant, Clotilde priant pour son fils malade, portraits du père de G. Doré, de l’oncle de Puvis, portrait de la galeriste Berthe Weill par son amie Émilie Charmy, La Veste du Père de Kamel Yahiaoui…) ou de représentations plus allégoriques (La Parque et l’Amour). Quoi de plus universel mais aussi de plus intime dans l’expérience vécue, que l’Amour ?
Les musées semblent parfois difficiles à visiter en famille. Pourtant, chaque enfant porte en lui le goût de l’art et la soif d'apprendre en s’amusant. Des animations, des jeux et des cartels spécifiques sont déjà proposés au jeune public, ainsi qu’une chasse au trésor. De nombreuses œuvres mettent en scène des enfants auxquels ils peuvent s’identifier. Toutefois, comment aller au-delà et proposer un outil audacieux qui réponde à leurs aspirations ludiques tout en restant pédagogique? Comment changer leur perception du musée, pour se mettre à leur portée et leur offrir d'autres horizons qu'une visite “classique” ?